16/03/2010

Goodbye Patagonia : la dépossession en danse

La salle est pleine, avec beaucoup de jeunes, ce qui garantit l’acuité du jeu sur scène, car il faut tenir leur intérêt. La narratrice, avec micro et écran, commence par raconter, avec un air de « Connaissance du monde » décalé, l’aventure de ses ancêtres arrivés en Patagonie, « pays des Grands-pieds » d’Amérique du sud. Mais au fond de la scène un danseur presque nu avance avec précaution sur une série de blocs de glace. Marilén Iglesias Breuker, auteur et chorégraphe du spectacle, fait ainsi penser dès le début aux dépossessions qui ont ponctué l’histoire patagonienne. Habitants d’origine, espèces animales, tous ont perdu du terrain, parfois l’existence, devant le progrès économique.
Les temps forts de ce danse-théâtre sont les parties dansées, quatre danseurs en une sorte de jeu de construction, corps qui s’entrelacent, s’assemblent et se défont. Les deux hommes s’affrontent en un long duo, en lutte mais avec aussi avec des mouvements de tendresse. Pour finir, les danseurs jouent sur les blocs de glace, mais rendus ridicules par la soif touristique de photos authentiques. Les vêtements de l’un d’eux sont arrachés. Homme dépouillé, phoque détruite pour sa fourrure ? La danse excelle à évoquer sans imposer une interprétation.
« C’est mon histoire » admet l’auteur après le spectacle. La glace ? « Nous avons un très grand congélateur. » Un plaisir pour les danseurs de s’amuser ainsi ? « Très dur » explique Katia Petrowick « mais ça c’est le plaisir pour un danseur. »
L’Union


Quatre danseurs après le spectacle : de gauche à droite Maxime Iannarelli, Katia Petrowick, Aurore- Castan Aïn et Damien Dreux.

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