Apprendrons-nous des envolées
lyriques, à jouer du Marivaux ? Ce serait peu compatible avec l’approche
très physique des acteurs de l’Arcade. Ce travail sur le désir – désirer, être
désiré – commence par un long échauffement qui éveille des tendons longtemps au
repos. L’objectif n’est pas gymnastique mais, explique la chorégraphe, de créer
« une page vierge » disponible
pour la scène.
Nous nous aventurons ensuite dans
l’improvisation. Aux hommes, aux femmes, elles proposent de montrer notre
masculinité, notre féminité, en grossissant le trait. Oser se montrer,
s’exhiber, révéler une parcelle de sa vérité : le trac s’annonce. Mais le
théâtre nous protège car nous « jouons », c’est tout.
Une hilarité tonique s’ajoute au
trac. La confiance grandissant, chacun se pousse aux extrêmes. Vers quels
avatars me suis-je dirigé ? Un chasseur pieux mais lubrique dans la forêt
médiévale, le barman amoureux de son ancienne copine devenue pute, un
personnage enfermé dans un tableau et libéré – c’est normal – par un baiser.
Le réel impact d’une telle
expérience se mesure le lendemain, par ce léger déplacement de mon regard sur
le monde, sur moi-même.
L’Union
L’hilarité pointe : Anne de Rocquigny, entourée de Dominique, de Jean-Louis et de Sophie-Isabelle, dans le foyer des artistes du Mail.
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