Guy Marchand avec Anne-Marie Natanson.. |
A regarder les tapisseries exposées à la Bibliothèque municipale, modèles
de discrétion par les tons grèges et briques, les délicats motifs, il serait
facile de voir en chacune le produit d’une soirée d’hiver. Le tisserand Guy
Marchand dévoile la réalité : des journées de travail pour dessiner un
carton, un long labeur pour armer le métier, des dizaines d’heures pour le
tissage.
Car il s’agit de « tissage double chaîne », technique
inventée au 12e-13e siècle par les femmes de pêcheurs norvégiens. Guy
l’explique volontiers, mais admet qu’à moins d’être tisserand peu de personnes
le comprendront. Seuls les initiés déchiffrent même le vocabulaire :
« navette », « suint », « huit-fils ».
Pratiquant déjà le tissage traditionnel, en 1990 il a suivi un stage de
tissage double chaîne au Larzac. « J’ai
mis cinq ans pour le maîtriser. » Les motifs sont souvent inspirés de
point de croix, mais exigent une longue adaptation mathématique. Comme un
danseur classique, Guy cache tout cet effort pour atteindre la grâce et la
légèreté.
Peuvent-elles servir à autre chose que de décorer un mur ? « J’en ai quatre par terre dans ma
voiture » répond Guy.
L’Union
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