19/05/2010

La tapisserie selon Guy Marchand


Guy Marchand avec Anne-Marie Natanson..
A regarder les tapisseries exposées à la Bibliothèque municipale, modèles de discrétion par les tons grèges et briques, les délicats motifs, il serait facile de voir en chacune le produit d’une soirée d’hiver. Le tisserand Guy Marchand dévoile la réalité : des journées de travail pour dessiner un carton, un long labeur pour armer le métier, des dizaines d’heures pour le tissage.
Car il s’agit de « tissage double chaîne », technique inventée au 12e-13e siècle par les femmes de pêcheurs norvégiens. Guy l’explique volontiers, mais admet qu’à moins d’être tisserand peu de personnes le comprendront. Seuls les initiés déchiffrent même le vocabulaire : « navette », « suint », « huit-fils ».
Pratiquant déjà le tissage traditionnel, en 1990 il a suivi un stage de tissage double chaîne au Larzac. « J’ai mis cinq ans pour le maîtriser. » Les motifs sont souvent inspirés de point de croix, mais exigent une longue adaptation mathématique. Comme un danseur classique, Guy cache tout cet effort pour atteindre la grâce et la légèreté.
Peuvent-elles servir à autre chose que de décorer un mur ? « J’en ai quatre par terre dans ma voiture » répond Guy.
L’Union

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