Douces
retrouvailles des amateurs de musique d’orgue avec la cathédrale par un bel
après-midi d’été : la saison des concerts d’été a commencé. Dévêtue de ses
fonctions liturgiques, la musique remplit la nef, devenant le centre de notre attention.
Soit dit en passant, même ceux qui sont familiers des lieux ne peuvent que se
rendre chaque fois compte de la stupéfiante beauté de ce vaisseau de pierre,
immense, austère, accueillant.
Du haut de la tribune, Pierre Méa, venu de sa cathédrale de Reims, a
présenté les œuvres qu’il jouait, non pas par une analyse musicologique mais en
« donnant des pistes pour les
appréhender ». Ainsi nous avons appris que Mendelssohn et Schumann,
dans une église de Leipzig, avaient les larmes aux yeux en découvrant une
chorale d’un compositeur complètement oublié : Jean-Sébastien Bach.
De Bach à Schumann, suivis de Louis Vierne – dont la musique est sans
doute la plus à l’aise sur l’instrument de Soissons – puis de Jehan Alain, pour
terminer dans l’exaltation messiaenienne, Pierre Méa nous a nourris richement,
et en même temps mis en appétit pour la suite de la saison.
Un filet intermittent de touristes passait par les bas-côtés pendant le
concert. Découvrant la cathédrale, ils semblaient peu sensibles à la musique,
croyant peut-être à un de ces enregistrements qui irriguent en permanence tant
d’églises. Pour s’entendre, la musique a besoin d’être accompagnée par le
silence.
L’Union
Pierre Méa
(à gauche), titulaire de Reims, avec Vincent Dubois, titulaire de Soissons,
après le concert : quand un organiste rencontre un autre organiste….
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