Avec panache Thijs
Willemstijn annonce le nom de son bateau : « Ithaka ». Pourquoi un
nom d’île grecque ? Parce qu’Ulysse a navigué pendant dix ans pour y
rentrer. Pour lui, comme pour ce Néerlandais, c’était le voyage qui comptait,
plus que la couleur locale des lieux visités. A la question toujours posée dans
cette série de savoir son opinion des Soissonnais il répond « Je n’en ai pas. Je n’ai pas encore
mis le pied sur terre. »
Asocial,
alors ? Il est accueillant, direct, chaleureux. Seulement, il a passé toute
sa carrière à ménager les clients dans l’hôtellerie, d’abord sur le célèbre
paquebot « Willem Ruijs ». « Les
croisières duraient deux mois : de Rotterdam à Southampton, le canal de
Suez, Colombo au Ceylan, Singapour, Melbourne en Australie, Sydney, Wellington
en Nouvelle Zélande, deux semaines à travers le Pacifique jusqu’à Lima, puis le
canal de Panama, et retour aux Pays Bas. »
Ensuite,
il a fait le même travail pendant cinq ans dans les avions KLM. Quelles
routes ? « Partout ! »
Après une formation dans une école d’hôtellerie en Suisse, il est entré dans un
grand centre de réceptions et banquets près de Rotterdam, et y est resté
jusqu’à la retraite. Il est donc naturel qu’il se plaise maintenant à être
spectateur, à regarder passer les gens sans devoir se mettre à leur disposition.
A
quel âge a-t-il commencé à s’intéresser aux bateaux ? « A huit ans je faisais du canoë avec ma sœur, puis j’ai été dans
les scouts nautiques. » Il a toujours eu un voilier, ne l’échangeant
contre ce yacht de croisière qu’en prenant sa retraite et en envisageant de
longs déplacements sur les voies d’eau intérieures.
Chaque
année il passe près de six mois en voyage avec sa femme Trude, même si elle
rentre régulièrement en train chez elle pour quelques jours. Elle vient de
rejoindre le bateau à Compiègne. Cette année, ils ont retrouvé d’autres membres
du même club nautique, et voyagent en convoi. Après Soissons, cependant, ils se
sépareront à Berry au Bac. Kees et Nelly Halkes se dirigeront vers les
Ardennes, et Thijs et Trude d’abord à Vitry le François, puis à travers canaux
jusqu’à Tours, avant de rentrer.
En
présentant un tel voyageur, on voit, la tentation est de se complaire à faire
le catalogue des escales et destinations. C’est une Odyssée, après tout.
L’Union
De gauche à droite devant
le quai Saint Waast : Thijs Willemstijn, Cees Halkes, et leurs femmes
Trude et Nelly.
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