16/08/2010

Willy et Micheline, Louis et Huguette : l’humour des Belges


Décidément, cet été les gens du Nord n’abordent la ville de Clovis qu’en convoi… Après les deux couples néerlandais (voir l’Union du 22 juillet), quatre Anversois arrivent sur deux bateaux. Louis Claes et Huguette Froment voyagent sur le « Gemini », Willy Pieters et Micheline Vos sur « l’Avalon ».
Dans quelle langue les échanges auront-ils lieu ? Prudemment je propose l’anglais, pour ménager les susceptibilités flamandes, mais tous répondent en français. Ils sont trois « pensionnés » et une active, Huguette, femme de ménage. Louis a été employé municipal, Micheline professeur de mathématiques d’« athénée » (le lycée belge), et Willy gérait le chargement de navires au port d’Anvers.
Nous commençons à parler. C’est plus une fête du verbe qu’un entretien, car leur humour est contagieux. Tout est prétexte, non pas pour des blagues – belges ! – mais pour faire preuve de verve conversationnelle.
Les deux couples s’entendent si bien qu’ils font toujours ensemble ces lents trajets de plusieurs mois. « Une heure de voiture équivaut à un jour de bateau » explique Willy, « Sur un bateau on a le temps, la nature et la liberté. » « L’Avalon » avait appartenu aux parents de Micheline, et elle l’a gardé par amour des voyages en bateau, en le renommant. Le nom évoque l’ile où le Roi Arthur est mort, et Willy admet sa tonalité mystique. Le nom de l’autre bateau s’expliquerait, selon Huguette, par le signe astrologique de Louis.
Pourquoi s’arrêter à Soissons ? Pour une raison pratique : un disque de moteur s’étant cassé sur le « Gemini » à Bourg-et-Comin, il est arrivé péniblement – et bruyamment – à la halte fluviale. Ils devront trouver les pièces nécessaires. Ils ont visité la ville, s’enquièrent de la légende du vase, et demandent où ils peuvent trouver de bonnes frites, tout en riant de s’entendre confirmer un tel cliché sur leurs compatriotes.
Risquons un sujet autrement délicat. Le séparatisme flamand ? « La Belgique est déjà trop petite ! » fulmine Micheline. Aucun ne souhaite la sécession des Flandres.
Je les revois le lendemain. Besoin de précisions, d’un supplément d’information ? Non, pour leur apporter deux boulons achetés dans un magasin de bricolage. La presse ne peut pas toujours garder sa position de froide observatrice des agissements humains. Ils avaient dîné dans une brasserie de centre ville où, moyennant des ajustements au menu, ils ont pu se faire servir de bonnes frites.
L’Union

Louis et Huguette Claes devant Micheline et Willy Pieters, dans la cabine du « Gemini ».

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