Le premier atelier
(voir Introduction au mystère du théâtre) s'efforçait d'introduire les stagiaires à l'expérience
fondamentale du comédien, c'est-à-dire s'exposer au regard des autres. Vincent
Dussart, metteur en scène du spectacle, avait insisté sur ce besoin de montrer,
non pas des techniques de jeu, mais l'humanité de chacun.
Ce second atelier
marque un changement de relief. Cette fois, nous devons appliquer les acquis du
premier et être productifs. Vincent Dussart fait comme si nous savions tout
faire. « Il n'y a pas de problèmes, il n'y a que des solutions. »
Il crée un
spectacle à partir des textes que nous nous étions répartis. Loin d'imposer un
schéma, il s'en sert pour fonder les mouvements des corps et les intonations
des voix.
« Tu utilises ce
que nous faisons pour ta mise en scène, c'est ça ? » Vincent Dussart répond à
ma question : « Non pas de ce que vous faites, mais de ce que vous êtes. »
Nous sommes comme
des instruments de musique dont il écoute le son pour composer sa partition,
établir sa chorégraphie. Sa mise en scène renforce les paroles. Un homme rentré
de la guerre et dont la famille le croit mort dit « Je vous aime » .Vincent le
fait reculer en le murmurant, et les mots deviennent non plus une déclaration
d'amour mais un poignant adieu.
Notre prochaine
rencontre sera avec les professionnels, pour les dernières répétitions. Bonjour
le trac ! Venus de la campagne, des quartiers et du centre-ville, les
stagiaires, du lycéen à la grand-mère, sont soudain liés, non pas par des affinités,
mais par ce redoutable projet commun.
L’Union
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