Dans le gros gâteau départemental du festival « Picardie Mouv »
le chanteur d’origine antillo-sénégalaise Tété (« guide » en wolof)
est la tranche offerte à Soissons. Il l’a reconnu volontiers en insérant le nom
de la ville dans plusieurs de ses chansons pour l’occasion et pour le plus
grand plaisir de ses spectateurs au Mail.
Il y a quinze jours Renan Luce a rempli la salle. Tété a attiré une
bonne salle, mais moins de monde quand même. Le renom des chanteurs populaires
se mesure ainsi.
Après Peio en première partie, chanteur sympathique dont
la présence sur scène est encore hésitante, Tété a démarré fort. Ce grand
flandrin caché derrière ses lunettes noires et sous son chapeau mou sait imposer
des rythmes qui feront bondir la salle. La personne est plus distante que Luce,
mais le personnage gère son public avec maîtrise. De plus en plus de
spectateurs se sont mis debout, à taper dans les mains et à danser. Ce partage
du spectacle entre scène et salle, le propre du rock, génère un enthousiasme
communicatif. La musique s’échange contre les cris et l’ambiance s’enflamme.
Les paroles de ce créatif s’entendent évidemment mieux en écoutant son
album « Le premier clair de l’aube ». Il y promène son imagination en
des mots assemblés, comme le faisaient les Beatles, pour évoquer plus que pour
définir une situation. La bête de scène sait fignoler les émotions intimes.
L’Union
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