21/12/2010

Marivaux au Mail : deux langages pour dire l’identité

Ci et là dans la salle du Mail, les participants à l’atelier qui a accompagné cette création de « la Dispute » de Marivaux avaient un regard particulier sur le dilemme des personnages de la pièce. Voici que les comédiens de l’Arcade allaient jouer la solution conçue par le metteur en scène, Vincent Dussart.
Quatre jeunes, isolés depuis le berceau, sont libérés devant le Prince, sa Hermiane et le public. Lequel, un homme ou une femme, sera le premier infidèle ? Dussart y détecte surtout le désemparement de celui qui n’a jamais connu que lui-même et qui doit se situer par rapport à l’autre.
Les acteurs adoptent un double langage théâtral pour le faire. Les répliques ciselées de Marivaux portent l’intrigue. Simultanément, le corps s’exprime : chacun a son mouvement pour « je », et adopte le mouvement de l’autre pour dire « vous ». Le plus comique, le plus émouvant, est lorsque deux corps se rejoignent en combinant les mouvements pour le « nous ». Le théâtre de l’Arcade, nous le savions, fait des comportements humains une chorégraphie en paroles et en gestes.
Ces jeunes, uniformément blonds, sanglés dans une tunique et aux pieds nus teints en rouge, combattent le vide en utilisant les autres pour vivre.
A la fin, l’actrice Sophie Torresi sort brusquement de son rôle de Hermiane. Dans un épilogue écrit pour elle par Bernard Souviraa, elle se rend compte de ce vide, et nous fait directement part de la faim qui la dévore. C’est le bouquet final de ce jeu d’artifices.
L’Union





Les comédiens de « la Dispute » jouent dans la neige pour l’Union.

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