Ci et là
dans la salle du Mail, les participants à l’atelier qui a accompagné cette
création de « la Dispute » de Marivaux avaient un regard particulier
sur le dilemme des personnages de la pièce. Voici que les comédiens de l’Arcade
allaient jouer la solution conçue par le metteur en scène, Vincent Dussart.
Quatre jeunes, isolés depuis le berceau, sont libérés devant le
Prince, sa Hermiane et le public. Lequel, un homme ou une femme, sera le
premier infidèle ? Dussart y détecte surtout le désemparement de celui qui
n’a jamais connu que lui-même et qui doit se situer par rapport à
l’autre.
Les acteurs adoptent un double langage théâtral pour le faire. Les
répliques ciselées de Marivaux portent l’intrigue. Simultanément, le corps s’exprime :
chacun a son mouvement pour « je », et adopte le mouvement de l’autre
pour dire « vous ». Le plus comique, le plus émouvant, est lorsque
deux corps se rejoignent en combinant les mouvements pour le
« nous ». Le théâtre de l’Arcade, nous le savions, fait des
comportements humains une chorégraphie en paroles et en gestes.
Ces jeunes, uniformément blonds, sanglés dans une tunique et aux pieds
nus teints en rouge, combattent le vide en utilisant les autres pour vivre.
A la fin, l’actrice Sophie Torresi sort brusquement de son rôle de
Hermiane. Dans un épilogue écrit pour elle par Bernard Souviraa, elle se rend
compte de ce vide, et nous fait directement part de la faim qui la dévore.
C’est le bouquet final de ce jeu d’artifices.
L’Union
Les comédiens de « la Dispute »
jouent dans la neige pour l’Union.
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