18/02/2011

La danse sans ménagement


Les "Sisyphe" épuisés et souriants après une répétition.

Les adultes apprennent à ménager ce que les enfants dépensent sans compter : l’énergie. Or la chorégraphe Julie Nioche, de l’Echangeur de Fère en Tardenois, vise précisément à faire rompre cette habitude avec les « Sisyphe » qu’elle forme depuis plusieurs années. Ces groupes dansent avec toutes leurs forces pendant dix-sept minutes, sur une musique des « Doors »
Pourquoi « Sisyphe » ? Ce personnage mythique est condamné tous les jours à rouler en haut d’une montagne un rocher qui dévale la pente pour l’attendre le lendemain. Frustration éternelle ? Pour Albert Camus, sa tâche n’est pas plus absurde que les autres actes d’un homme. Sans la notion de rendement, de réussite, il y la jouissance du pur effort : « Il faut imaginer Sisyphe heureux ».
Un nouveau groupe s’est formé au lycée Nerval. Aujourd’hui dans la cour, pendant une récréation spécialement prolongée, il se produira devant un millier d’élèves et d’enseignants. « Grandiose ! » selon Philippe Denais, qui dirige l’atelier de danse d’où viennent la plupart des danseurs.
Julie Nioche leur explique sa démarche « Cherchez en vous-même la rage, la joie, l’exaspération qui vous permettront de dépasser vos limites, de tenir jusqu’à la fin. »
L’Union

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