15/02/2011

Les oiseaux ont des ailes


Une image vient à l’esprit : cinq oiseaux noirs stylés se posent, s’envolent, se regroupent, se séparent, s’affrontent, gazouillent, se taisent, puis recommencent. Ce sont les cinq comédiennes qui interprètent « Des couteaux dans le dos » de Pierre Notte.
Une jeune fille, championne toutes catégories du « non » aux parents, à l’école, au médecin, au travail, vit les aventures auxquelles mènent ses refus – dont la mort, qui ne la dérange pas plus que cela. Selon l’auteur, le refus comme l’acceptation présente le « danger à vivre quelque chose plutôt que rien ».
Voler de ses propres ailes, une belle idée, mais elles peuvent défaillir, et devenir comme… des couteaux dans le dos.
Une seule comédienne est Marie, et les autres jouent une cinquantaine de rôles autour d’elle. Pourtant, alors que Marie est changeante comme la vie qu’elle se donne, ces multiples personnages sont figés dans de vieux schémas.
Tout est rapide, tellement qu’un spectateur peut s’y perdre. Pierre Notte a exposé le sens de sa pièce dans des entretiens. Mais même l’absence d’explications n’empêche pas d’apprécier ses valeurs théâtrales. Tout y est précis, éloquent et inattendu : les gestes, les voix, les accessoires. Après tout, il n’est pas nécessaire de comprendre chaque détail d’un vol d’oiseaux pour s’en réjouir.
L’Union

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