Les techniciens venus du Mail éclairent bien la musique à l’Arsenal, nuançant
même l’intensité au cours du récital. Mais jusqu’ici la salle elle-même n’avait
que les guirlandes de lampes halogènes, genre salon « bobo ». C’est
fini. Elles sont remplacées par des projecteurs carrés montés sur rail, fonctionnels
et élégants. Pour Dominique Roussel, conservateur des lieux, ils seront plus
souples, avec des ampoules à basse consommation « un peu plus jaunes ».
Un autre changement : l’estrade habituelle formait une caisse de
résonance, délétère pour l’acoustique. Elle a disparu.
Et la musique dans tout ça ? Le trio Ducret a donné une
démonstration déroutante et galvanisante des nouveaux territoires qu’explorent ses
instruments. Marc Ducret sait tirer d’étonnants sons de sa guitare, qui a
chanté, pleuré, grincé, tinté, résonné sous ses doigts. Le contrebassiste Bruno
Chevillon a joué tout un solo sans toucher aux cordes, et le batteur Eric
Echanpard a su faire murmurer un tambour avec son doigt mouillé.
Ce ne sont pas ces exploits qui importent, bien sûr, mais leur sens. La
vision complète n’est peut-être pas accessible à l’auditeur moyen, mais il est
conscient que ces trois virtuoses ont de la cohérence dans leur démarche.
En « bis » le trio fait encore autre chose. La guitare devient
une sorte de sitar indien, la contrebasse un instrument classique sous
l’archet, et la batterie marque discrètement le temps. Puis tout s’amplifie pour
finir au galop.
L’Union
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