13/05/2011

Boris Vian : la comédie musicale


Pendant une petite semaine chaque printemps, nous ne posons plus la question « Qu’est-ce qu’on fait ce soir ? » Car la réponse est toujours la même : « On va au théâtre ! » Cette année, « V.O. » a un rythme plus posé : finies les courses d’un espace de théâtre à un autre dans la demi-heure qui suit. Mais l’intensité cumulative reste la même.

Pierre Ollier (devant) et Nicolas Dangoise
 jouissent des écarts béants de logique.

Il y avait foule au Mail pour « Vian v’la Boris ». Trois artistes récitent, chantent, jouent l’écrivain-trompettiste. Au piano, Didier Bailly fait swinguer le tout, à rendre verts d’envie tous les pianotistes dans la salle. Pierre Ollier et Nicolas Dangoise transmettent parfaitement l’humour vianesque, où le train-train des textes n’est déraillé que par les écarts béants de logique : « Ma mère était enceinte des œuvres de Paul Claudel, c’est pourquoi je ne le supporte pas. » L’église, le racisme, le patriotisme sont passés impitoyablement en revue. C’est comique, c’est musicale, c’est de la comédie musicale, avec seulement un sombre intermède autour de « Le déserteur ».
Du cabaret, alors ? Non, car les artistes gardent une distance, se gardent de faire des clins d’œil. Nous sommes au théâtre. La seule critique du public : le spectacle est trop court. Il vaut mieux penser cela que le contraire.
L’Union

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