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Martine Besset administre la claque de Maupassant. |
Une lettre implique une absence, le besoin d’écrire ce qui ne peut pas se
dire face à face Cette absence peut être déchirante pour une lettre d’amour. Des
volontaires menés par Vincent Dussart de l’Arcade ont fait une « lecture
chorale » de lettres d’amour, à la Bibliothèque et dans le cadre de la manifestation
nationale « A vous de lire ». Le ton est jubilatoire pour Apollinaire
écrivant à Lou, angoissé entre Alfred et Lucie Dreyfus, débridé entre Rodin et
Camille Claudel, engageant entre Verlaine et Rimbaud. Seule à rompre
hargneusement le ton : une magistrale claque administrée par Maupassant à
une jeune prétendante.
En prononçant ces mots tracés sur le silence du papier, n’abolit-on le
propre d’une lettre ? Les lectrices en font plutôt du théâtre, en ajoutant
chacun sa voix, sa personnalité, son esprit, sa couleur. Elles sont devant
nous, mais sans entamer la distance entre les correspondants.
L’Union
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