22/08/2011

La famille Price : des dragons au camping !

Un dragon rouge flotte sur fond vert et blanc au-dessus de la caravane. D’autres, plus petits, courent sur une guirlande autour d’un grand auvent. Des ballons ajoutent à l’air de fête.
« Vous êtes donc Gallois ? » La famille Price répond à la question avec de grands sourires, contente d’être identifiée par l’emblématique dragon de la principauté de Galles.
Les décorations ont été installées pour l’anniversaire de Rhian, fille de Heulwin et de Cynthia Price. Comme pour tant de touristes d’outre-manche, Soissons constitue une bonne première escale après la traversée – ou une dernière avant de repartir. Les Price se dirigent vers la vallée de la Loire.
Ce sont des habitués de la France, à cause du jumelage entre Locminé en Bretagne et leur bourg de Pontardawe, dans une des célèbres vallées vertes du Sud gallois. Chaque année les habitants se rendent visite. Les Price reçoivent toujours la même famille, qui les héberge à son tour. « Nous du Sud nous sommes plus proches des Bretons que des Gallois du Nord. »
Il y a longtemps que le déclin industriel des vallées a amené Heulwin à quitter son poste de soudeur pour un travail avec la compagnie galloise des eaux. Rhian est étudiante à l’université d’Aberystwyth.
Heulwin illustre sa féroce préférence pour sa nation, plus que pour l’état qui l’englobe, par une anecdote qui en dit long aussi sur les loyautés bretonnes.
« Pour le dîner d’accueil à Locminé, chaque table était décorée de quatre drapeaux, le tricolore français, le noir et blanc breton, le drapeau du Royaume uni et le dragon gallois. Après quelques verres, je prends l’Union jack, l’enroule et le plonge dans une bouteille vide. « Ce n’est pas mon drapeau ! » Un Français me regarde longuement, prend le drapeau français, et fait la même chose. « Mon drapeau à moi c’est le breton. »
Tous les trois parlent le gallois, mais en seconde langue, même si Heulwin et Cynthia n’ont appris l’anglais qu’à l’école. Les Gallois ont la réputation de tous savoir bien chanter – il faut les entendre entonner « Cymru » avant un match de rugby. Cette réputation est-elle méritée ? « Pas tellement, c’est surtout que nous aimons tant chanter. » D’ailleurs, l’anglais tels qu’ils l’utilisent a des intonations si mélodiques qu’ils chantent déjà en parlant.
Je les laisse à leur fête. Terminons par souhaiter à la fille Price un joyeux anniversaire dans cette langue qui traduit leur identité profonde : « Pen blydd happus Rhian. »
L’Union

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