Une salle pleine d’enfants qui attendent, c’est déjà un
spectacle ; ils s’interpellent, crient, se retournent, se déplacent… Vont-ils
se taire pour « Une odysée » ? Un acteur entre en scène, prof
d’histoire qui se met à lire en grec classique, et l’agitation dans la salle se
transforme en attention vibrante et participative.
Seuls trois trublions au premier rang contestent le cours,
jettent des boules de papier et montent sur scène – pour embarquer leur
professeur dans un joyeux détournement du poème épique d’Homère. Fidèle à
l’histoire, cette version se caractérise par son ton irrévérencieux, et par
l’ingéniosité avec laquelle les quatre comédiens sautillent de rôle en rôle
pour raconter les épisodes.
Il y a quelques mois nous avions pu voir
« Tempête » par le même metteur en scène, Irina Brooks. Trois des
acteurs sont les mêmes : de Miranda, Ysmahane Yaqni est devenue Pénélope,
Hovnatan Avedkian qui était Caliban est maintenant Ulysse, et Renato Giuliani
n’est plus Prospéro mais le prof de grec. Tony Mpoudja complète le quatuor.
Pour Shakespeare le plateau était encombré de tout ce qui
s’accumule sur une île déserte, et qui servait dans l’histoire. Cette fois les
voyages d’Ulysse parmi les Lotophages, Circé, les Sirènes, se racontent avec
seulement une table, quelques draps, perruques et couvre-chefs. Les jeunes
spectateurs voient ainsi que l’imagination bondissante remplace avantageusement
le plat réalisme. Au lieu de regarder passivement un écran, ils sont embarqués eux-mêmes
sur cette mer d’aventures. L'Union
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