Un
grand bloc domine la scène, tour à tour sombre ou lumineux. Il change
constamment de couleur. La danseuse et les quatre danseurs
d’« Asphalte » défilent devant, passent derrière et repassent devant.
Cette progression se répète à l’obsession. Mais le rythme, l’allure, l’attitude
ne se répètent jamais.
Alors que la danse
classique impose des lignes allongées, une apparence de légèreté, le hip-hop
accueille le poids qui tire le corps vers le sol, et montre l’effort pour l’en
détacher. Un danseur hip-hop défie la gravité, mais ne cache pas la force qu’il
lui faut.
Loin de décrire les arcs et
arabesques du classique, ces danseurs cassent les lignes, font danser chaque
partie du corps, comme si elles n’étaient pas solidaires les unes des autres.
D’étonnants mouvements de vague traversent les bras tendus d’une main à
l’autre. En silhouette noire devant le bloc éclairé, même les doigts dansent
longuement.
Le chorégraphe Pierre Rigal
vient de l’athlétisme, mais sa danse n’est pas acrobatique. Le spectateur
n’applaudit pas l’exploit, il s’étonne de sa beauté.
Si la danse est l’écriture
par le corps, il s’agit ici du langage poétique, saturé de sens, non narratif.
Dans une quête d’identité, avec ses affrontements et son humour – la salle rit
souvent – les danseurs explorent le corps, même ses côtés monstrueux.
Loin d’être vidés après le
spectacle, les cinq refusent un simple alignement pour la photo. Yoann
Nirennold s’accroupit devant, Christopher Rouyard et Camille Regneault se
penchent contre le mur, et Julien St-Maximin se perche sur les épaules de
Mathieu Hernandez. Le temps de la prise, ils prennent un air buté, puis les
sourires reviennent. L’Union
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