Kev se laisse photographier par ses admiratrices au Mail. |
Jeter un regard furtif en entrant
dans la salle bondée qui attend Kev Adams : y aura-t-il d’autres gens de
plus de vingt ans ? Pas beaucoup, même pas de plus de quinze ans. Les
voisins de gauche sont d’un âge respectable. « Nous accompagnons notre petite fille. Mais elle est par là. »
En effet, être vue par Kev, connue pour ses échanges avec la salle, assise
entre Papy et Mamie : la honte !
Dès son entrée en scène, la complicité entre le public et l’humoriste,
formidable de présence pour ses vingt ans, est totale et bruyante. Il aime
aussi les personnes âgées : « Je
sais qu’un jour moi-même j’aurai trente-cinq ans. »
Il attise l’enthousiasme en évoquant les préoccupations
adolescentes : les devoirs, l’arrivée en retard en classe, les parents fatalement
pénibles, le pantalon porté bas, les soucis d’apparence, dont le sien pour ses
cheveux frisés (« Quand ma mère a
demandé « C’est un garçon ou une fille ? » le médecin répond
« Un chou-fleur. »). Lorsqu’il esquisse un pas de danse, les
décibels grimpent au plafond. Il injecte ce qu’il faut de transgressif, comme
le prof d’espagnol très explicitement pédophile. Ses spectateurs ne sont pas
des enfants, entend-t-il. Il n’est pas besoin de comprendre la sexualité pour
en rire.
Mais il n’y a pas de complaisance narcissique. Après chaque
numéro, Kev a un sourire qui insère un recul dans cette relation d’adoré à
adorateurs. A côté de ses exploits, qui excitent leurs cris d’extase, il rappelle
que, derrière les excès du spectacle, il y a la vraie vie dans laquelle ils sont
à égalité, lui et ses fans.
L'Union
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