16/05/2012

Un « je » de mots


En un seul mot – qui est un jeu de mots - le titre « Baladintime » en dit long sur ce spectacle. Il est monté par la troupe des Baladins, et il traite de l’intimité, telle qu’elle se révèle au théâtre. Mais plus que cela, le texte vient des confidences personnelles de chaque membre, enregistrées par le metteur en scène Marc Douillet et mises en forme par l’auteur Gilles Desnots. Le « je » n’est pas un personnage inventé pour la scène.
    Pour les spectateurs, il s’agit moins de suivre une intrigue que d’accueillir cette intimité, telle qu’elle s’exprime par les mots dits ou chantés, la chorégraphie des mouvements. Chaque personnage est accompagné par une grosse poupée, sorte d’alter ego dépourvu de tout ce qui rend humain en dehors de la forme du corps.
    Le spectateur devrait-il s’efforcer de comprendre ces éclats de jeu, ou s’abandonner aux sensations ? Marc Douillet, théoricien de théâtre, avait parlé aussi d’un autre espace, « entre la raison et la sensibilité ». Ce point d’équilibre crée, c’est évident, une expérience bien plus intime.
    Ces considérations n’empêchent pas la pièce d’être comique, les textes fantasques, la mise en scène gracieuse et enlevée. Nous ne sommes pas loin du théâtre de l’absurde. Cette balade le long de l’intime fait penser et sentir. Que demander de plus ?
L'Union

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