26/01/2013

Du théâtre à la troisième personne

Clara Mayer et Camille de la Guillonnière, co-adapatateur
des  «Misérables», portent la 1ère partie du long spectacle.
Dans la plupart des adaptations de roman pour le théâtre, les images du texte prennent forme à travers les acteurs et la mise en scène. Le récit devient corps, jeu, parole, décor.
    En adaptant et mettant en scène « Les misérables », Jean Bellorini a choisi une autre démarche. Le narratif de Hugo est dit, déclamé par une, deux et dans la deuxième partie cinq voix, seules ou en unisson. Elles lui injectent une force, une urgence qui maintiennent la tension dans la salle.
    Les comédiens ne prennent le rôle des personnages, Jean-Valjean, l’évêque, Fantine, Cosette, que par moments, presqu’incidemment. Les mouvements ont ce même rapport tangentiel à l’action. Tout est fait pour garder la distance qu’essaie d’abolir le théâtre naturaliste.
images de l’auteur sont en effet racontées, non pas illustrées. L’imagination du spectateur est donc sollicitée, comme lorsqu’il lit le texte. Pourtant la présence des comédiens, les sons qu’ils produisent, créent une densité d’écoute qui dépasse la lecture silencieuse et plus au moins distraite.
    La pièce est longue – « comme le livre » rappelle Jean Bellorini : deux heures pour chacune des « Epoques ». Deux acteurs portent seuls toute la première partie, et l’attention est peut-être plus dispersée pendant la seconde.
« Tempête sous un crâne » - du titre du chapitre dans lequel Jean Valjean se bat avec sa conscience, et émerge touché par la grâce – fait vivre Victor Hugo, transmet son souffle au public du théâtre.
L'Union

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