12/01/2013

« Langsam » : la pure contemplation

Dans un ballet, si somptueux que soit la musique, si subtile l’éclairage, c’est généralement la danse qui monopolise l’attention et épate la salle.
Estelle Chabretou
    Pascal Giordano crée un autre équilibre dans « Langsam », sujet inspiré par le poète allemand Erika Burkat, et qui évoque le « mouvement lent », comme celui d’une composition musicale. La bande sonore dépasse l’accompagnement, pour devenir partie intégrante du spectacle. L’éclairage s’y joint, allant du blanc chaud au bleu glaçant. Les danseurs, trois femmes et un homme, sont mus par la musique, se fondent dans la lumière.
Pascal Giordano
    Les sublimes acrobaties de la danse classique sont loin. Ces corps parlent de l’humain et de ses efforts. Parfois, les bras qui font des moulinets donnent même un aspect facétieux.
De g. à dr. Pascal Giordano, Aurore
 Godefroy, Lucie Blain et Estelle Chabretou
    Le chorégraphe y voit «un voyage traversé de lumières et de temps » ; mais aucune interprétation n’est imposée. « Langsam » amène le spectateur dans l’espace entre la compréhension et la sensation, celui de la pure contemplation. C’est un défi, pas facile pour tous à relever, car le cerveau cherche une histoire, une signification. L’émotion sourd cependant à la fin, portée par « Morgen » de Richard Strauss.
    Le spectacle a été répété à Soissons en octobre 2011, dans le cadre d’un partenariat régional, et crée au Centre culturel de Tergnier un mois plus tard. Depuis, Pascal Giordano a ajouté une troisième danseuse, et s’est effacé quelque peu. « Ca me permet de prendre un peu de distance. »
L'Union

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