« Abraham » de Michel Jonasz ouvre le Printemps des conteurs en racontant la vie d’un aïeul. La salle du Mail était pleine à ras bord, d’autant plus que l’entrée était gratuite.
Michel Jonasz fait plonger Abraham dans « la nuit profonde ». |
L’émotion déborde partout. La sentimentalité est l’expression excessive d’une émotion ; mais dans ces communautés d’Europe centrale, les sentiments eux-mêmes étaient tellement amplifiées que la barre est mise bien plus haut. Michel Jonasz explose de vitalité, dans la joie d’engendrer des enfants : « Allez, un petit effort, et c’est… le septième ! », dans la peine cachée de les voir partir chercher une vie meilleure. C’est énorme – et toujours juste.
Les cris et les aboiements de la bande sonore qui précédent l’entrée d’Abraham annoncent déjà l’issue fatale. L’ardeur et les emportements de cette vie communautaire vont être engloutis dans « la nuit profonde, pour toujours et à jamais ».
L'Union
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