11/04/2013

Les transformations de l’art

Suspendue près de la porte de la galerie du Mail, au-dessus de la tête des visiteurs, une bande de métal jaune en tire-bouchon, longue d’une trentaine de centimètres, se transforme, de spirale tout abstraite en héron, ou en serpentin de fête, selon le point de vue et l’imagination de celui qui regarde.
Devant un de ses
hexagrammes du « Ti King »
    Dans son exposition « Sentir-Ressentir », Anne Saddavong cultive de telles transformations. Elle travaille les métaux pour en faire des sculptures, des suspensions et, en particulier, pour reproduire par la soudure les hexagrammes du « Ti King », le livre chinois des « transformations ».
    Chinoise, née au Laos, et arrivée très tôt à Paris, Anne Suddavong s’est installée récemment à Soissons pour y trouver plus de place pour travailler.
    Elle déploie une force remarquable pour faire des progrès dans la création et le monde des arts, jusqu’à aller au Havre pour apprendre la ferronnerie, rude expérience pour une femme artiste parmi tant d’hommes techniciens. « Il faut laisser parler le métal pour pouvoir entrer dans la matière, laisser ses fibres me livrer ses secrets, ses résonances, ses vibrations. »
    Le feu de la forge lui procure des moments intenses. Il faut frapper le métal « à jaune », et très vite, car il refroidit aussitôt.
    Technique d’homme ? Anne Suddavong cite Lao Tseu : « Connais le masculin, adhère au féminin. » Ainsi l’artiste touche à la transformation fondamentale sur laquelle l’art est fondé.
L'Union.

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