09/05/2013

Irina Sergienko : la victoire fragile de la couleur

Pour sa nouvelle exposition dans la galerie du Mail, le peintre russe Irina Sergienko tire encore une résille noire sur ses tableaux. Ce cloisonnement de la toile, qui donne aux méplats de couleur un air de vitrail, est formé par des personnages filiformes et courbes, qui se suivent en dansant. Même sur ses dessins, les lignes noires plus fines, examinées de près, s’avèrent être encore et toujours ces danseurs. Au milieu de ses images, souvent bordées d’illustrations tirées du folklore russe, ils créent une tension, évoquent la nuit qui côtoie la clarté, le glissement du destin qui menace la stabilité. Les riches couleurs gagnent, mais leur victoire est fragile. Peut-on y voir une danse macabre, rappel de la mort qui attend, mais qu’on fait attendre encore en affirmant la vie ?
    L’artiste peint aussi des fleurs, parfois d’un classicisme de bonne élève des Beaux Arts russes, parfois se détachant du naturalisme pour devenir, elles aussi, force de vie, plongeant de puissantes tiges vers l’inconscient, en dehors du cadre.
L'Union

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