01/06/2013

Le magicien d’Auschwitz

Justine Barthélemy est la lycéenne
seule au monde avec son mobile.
A une époque où tant d’informations sont à portée d’un double-clic, le problème n’est pas un manque de connaissances, mais l’absence de réflexion, de réaction intellectuelle et même corporelle à ce qui s’apprend si facilement.
    « Les oubliés », pièce du Québécois Jean-Rock Gaudreault, prend l’exemple des camps de concentration allemands pour illustrer ce dilemme. Une lycéenne en voyage scolaire rate le car qui devait l’amener à Auschwitz. Seule avec son mobile, elle gère toutes les données du monde, sans admettre la réalité du passé dont elle est héritière. Elle est abordée par un panneau indicateur, une plaque rouillée et un vieux loup, un peu dans le style des personnages du « Magicien d’Oz » - auquel le metteur en scène Jérôme Wacquiez fait une référence directe. Ils l’obligent à prendre position par rapport à l’histoire et ses atrocités. Comment répondre du passé sans en être coupable ?
    La mise en scène athlétique a tenu l’attention du public scolaire au Mail. Le texte, cependant, est plus emphatique que celui, lumineux, de « Deux pas vers les étoiles » du même auteur, présenté au Mail en 2010 avec le même metteur en scène et les deux mêmes acteurs principaux, Christophe Brocheret et Justine Barthélemy. Le devoir de mémoire serait-il plus lourd à traiter que les rêves d’enfant ?
L'Union

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