25/07/2013

Autant en emporte le vent

Tony et Chris Smith posent avec le cerf-volant
en forme d’oiseau, fabriqué à Fécamp.
« Ca porte le regard en haut, au lieu de le fixer sur votre propre nombril. » De quel élément libérateur parle-t-on ? Les oiseaux, les nuages, la lune, un avion ? Non, un cerf-volant. Alors que sa femme Chris emballe les leurs au camping, Tony Smith en fait l’éloge. « Vous le faites s’envoler, la corde vibre dans les doigts et, du coup, les soucis montent avec, et la tension artérielle baisse. » Ensuite il est accroché à un piquet et le cerf-voliste jouit du spectacle au ciel. « Les modèles à deux fils ? Bah, c’est bruyant et ça accroche nos lignes. »
    Ils sont venus à Soissons pour participer à « Vent en fête », le rassemblement annuel de cerfs-volistes français et internationaux. Ils sont sur le départ, affaires par terre entre camping-car et caravane. Mais ils sont tout de suite disponibles pour discuter. Tony est jovial, plein de bons mots et de bon sens. Chris, femme d’un tel bavard, est plus mesurée.
    Ils habitent Eastbourne, sur la côte sud de l’Angleterre et, depuis la retraite, viennent en France plusieurs fois par an, le voyage souvent rythmé par leurs activités cerfs-volistes.
    Tony, ingénieur d’entretien électrique de métier, a toujours été fasciné par le vol. Très jeune il a adhéré au « Corps volontaire de formation d'officiers de l’air », mais sans en faire son métier plus tard. Il a piloté des avions légers et des planeurs, avant de découvrir le cerf-volant.
    Chris a fini sa carrière d’informaticienne à la tête de l’équipe d’un grand hôpital londonien. A Londres, alors ? « Non, en télétravail depuis Eastbourne. » Tony lui a transmis le virus du cerf-volant.
    Elle trouve Soissons « merveilleux, tant de choses à faire pour les gens ». Ils suivent aussi les traces de la guerre 14-18, car le grand-père de Tony, menuisier, a combattu aux Dardanelles, ne s’en est jamais remis et a fini à l’hôpital psychiatrique.
    Leur passion pour les cerfs-volants prime sur tout. A un atelier à Fécamp, ils ont fabriqué un énorme oiseau. « Tous les stagiaires avaient le même patron, les mêmes matières, ont fait les mêmes coutures. Pourtant, à l’envol chaque cerf-volant s’est comporté différemment. » Ils ne sont pas loin de vous faire croire que ces assemblages de tiges et de tissu sont vivants, ayant chacun sa façon de s’acoquiner avec l’altitude.
L'Union

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