La comédie musicale « Pinocchio » lance la saison « jeune public » - y compris le public jeune d’esprit – au Mail. L’adaptation, musique et mise en scène sont de Thomas Bellorini. Il aborde ainsi un conte qui plonge aux racines de l’éducation des enfants. Un pantin magique, qui parle et marche déjà tout seul, fait les quatre cent coups, joyeux ou penaud. Il aspire à être humain, mais ne peut le devenir qu’après s’être repenti et rangé. D’où vient le léger regret lorsque Pinocchio le dévergondé, revenu de tant de bêtises, devient enfin un bon garçon, bon fils, bon élève ? C’est que cette créature de bois est plus attachante que l’être irréprochable qu’il sera.
Le dressage qui lui apprend de bonnes manières est rude : le nez s’allonge avec chaque mensonge, des oreilles d’âne lui poussent sur la tête quand il délaisse sa scolarité pour jouer, il est même avalé par une baleine. Il ne fait que chercher des noises, et les trouve.
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Les comédiens applaudissent le jeune public du Mail. |
Le texte de Collodi est dit avec précision et intensité. Le jeu des comédiens le suit, lui donne une forme physique. Ils sautent, courent, tombent, montent sur un trapèze, jettent des pétales de rose, s’amusent avec des grappes de ballons. Le rôle du pantin est partagé par plusieurs acteurs. Une musique entraînante, instrumentale ou chantée, accompagne le tout.
Ces actions sur scène illustrent le conte, mais sans le faire exploser par des trouvailles de mise en scène, sans fournir un contrepoint au texte. C’est gentillet, alors que l’histoire de Pinocchio est d’une grande dureté. Pour être un vrai enfant, selon l’auteur, il faut tourner le dos à tout écart de conduite.
L'Union
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