Photo: D. Amadou |
Son atelier est une creutte derrière sa maison, à l’ambiance souterraine propice aux flâneries créatrices. Il y fait des assemblages, posés ou suspendus, jamais très grands, souvent miniatures, de plaques d’ardoise tenues par du fil de fer ou de pêche. Il peut y avoir un bout d’ustensile de cuisine ou objet recyclé. Parfois, le spectateur peut les faire se balancer, au son de tintement ou cliquetis.
Daniel Amadou est venu à la sculpture en essayant de réparer des suspensions chinoises fragiles. N’ayant pas suivi un cursus formel, il se fie au « jaillissement » qui indique le chemin à suivre. « C’est bien venu » dit-il d’une œuvre qui atteint un équilibre, une relation sensible, entre la matière et l’espace qui l’entoure.
L’humour n’est jamais loin, un côté « jouet ». Le sculpteur piège ainsi l’attention du spectateur, l’amène à pénétrer dans l’œuvre, pour lui titiller l’imagination. Aucune interprétation n’est imposée : à chacun de donner son propre sens intime à ce qu’il voit.
Autant musicien que sculpteur, il rentre d’une tournée en Chine avec un groupe de jazz traditionnel, invité par un gros entrepreneur à accompagner en musique l’inauguration de deux énormes réalisations immobilières à Dalian, ville géante perchée sur un promontoire dans le golfe de Corée. Il y avait un défi : « On nous a demandé d’arranger deux mélodies traditionnelles chinoises dans le style Dixieland. C’était difficile, mais le public a aimé. »
En rentrant, les musiciens se sont arrêtés trois jours à Pékin, pour visiter les monuments, et notamment se faire photographier sur la Grande muraille.
L'Union
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