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Après la confrontation sur scène, Christophe Laparra (à gauche) et Frédéric de Goldfiem se détendent dans le foyer des acteurs. |
Le sujet apparent de « Dans la solitude des champs de coton » de Bernard-Marie Koltès, est la transaction, le « deal », entre un fournisseur et un acheteur de drogue. En de longs monologues alternés, ils se présentent, s’expliquent, se confient, s’explorent, s’affrontent. La dernière réplique,
« Alors quelle arme ? », annonce le conflit ouvert. Mais le rapport des désirs, celui du client pour la drogue, celui du dealer pour le besoin du client, illustre toute transaction marchande. La rencontre serait même le modèle des échanges humains, faits de confrontation et de séduction. Le désir se négocie à chaque fois.
Ces constations sont portées par deux comédiens, Christophe Laparra le vendeur et Frédéric de Goldfiem le client, avec un jeu très peu « théâtral », approfondissant ainsi leur présence sur scène. La force des voix, et l’intensité de l’attention silencieuse qu’ils portent chacun à l’autre, font que cette pièce, où la parole pourrait prédominer, devient une performance physique. Deux corps s’affrontent, deux désirs s’expriment.
L'Union
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