27/01/2014

Antoine Hervé : à moins que ça ne swingue

Antoine Hervé dédicace ses disques
après le concert.
« A moins que ça ne swingue, ça ne m’intéresse pas » : c’est ainsi qu’Antoine Hervé traduit le titre de « It ain’t worth a thing if it ain’t got that swing », un des premiers succès de Duke Ellington. Il s’assied aussitôt au piano, et fait swinguer toute la salle du Mail et ses auditeurs. C’était le début d’une conférence-concert sur le célèbre compositeur, pianiste et chef d’orchestre.  
    Après sa triple prestation de la dernière saison, Antoine Hervé est revenu pour une nouvelle série de « Leçons de jazz ». L’astuce qui éclaire tout est la projection du clavier, et donc des mains du pianiste, sur un écran au-dessus du plateau. Ce qui s’entend devient alors physique : les battements qu’impose la main gauche, le petit doigt allant chercher la note qui ancre tout au fond, les autres ajoutant les accords d’accompagnement, alors que la main droite occupe tout le haut du clavier, creusant et brodant sur la mélodie. Le rythme, qui domine ou agit en souterrain, est visible.
    Le spectacle s’appelle « Concert commenté ». En fait, les commentaires d’Antoine Hervé sont partie intégrale du concert. Ses explications sur Ellington et ses contemporains sont précis et documentés, mais elles sont autant des saillies d’esprit, sautillant autour du sujet, comme s’il s’agissait de jouer du jazz.
    Au fond, aussi bien la musique que les paroles possèdent le « swing » qui soulève l’enthousiasme des auditeurs. Ellington avait raison.
    Antoine Hervé reviendra pour Oscar Peterson en mars, et Dave Brubeck en avril.
L'Union

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.