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Phileas Fogg et son véhicule circumterrestre. |
La marque de fabrique de la compagnie de théâtre Acaly est la gourmandise décomplexée avec laquelle elle s’empare de ses sujets pour en faire un spectacle. « Le tour du monde en 80 jours » ? Ne faudrait-il pas au moins un plateau tournant et des ascenseurs de scène, de multiples décors exotiques et une armée d’acteurs principaux et secondaires ? Qu’importe ! L’adaptation de Fabien Dardenne proposée pour la « Semaine de la création théâtrale » se satisfait de trois comédiens, le reste de la distribution revenant à des marionnettes animées par ce même trio. Les paysages que traversent Phileas Fogg, Passe-partout et Mme Aouda sont projetés sur le rideau du fond.
Le véhicule circumterrestre des voyageurs est un miracle de bricolage, entre voilier et tondeuse à gazon, automobile de Formule 1 et chariot de supermarché. Il avance, tangue, souffle ou s’estompe dans les brumes.
La méthode marche à merveille. Les jeunes qui remplissaient la grande salle s’esclaffaient constamment, tapaient dans leurs mains, et hurlaient leur plaisir à la fin du spectacle.
Créer l’illusion avec trois fois rien, obtenir l’adhésion du public aux raccourcis adoptés, pour en faire non seulement des spectateurs mais des complices : voilà du théâtre !
L'Union
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