Les trois égyptologues de Tanis

Trois égyptologues se sont concertés pour organiser la nouvelle exposition au musée Saint-Léger. Elle montre, surtout en images, les résultats de fouilles menées à Tanis, « capitale illustre » de l’Egypte à partir du IXe siècle avant notre ère, c'est-à-dire bien tard dans la série de dynasties égyptiennes.
    Philippe Brissaud, qui fréquente le site depuis 1970, a été directeur de la Mission archéologique de Tanis de 1985 à 2013. Son adjointe, Christelle Desbordes, a douze ans d’expérience.

Christelle Desbordes et Philippe Brissaud devant
un panneau d’hiéroglyphes – qu’ils savent lire !

    Ils gardent tout leur enthousiasme pour le métier d’archéologue, le plaisir de vivre en bon voisinage avec les millénaires. Philippe Brissaud, explique le travail méticuleux de recherche, dévoile les découvertes illustrées. « Ils faut sentir les choses, même se mettre pieds nus, pour mieux saisir la surface d’un site. » Un panneau mural montre un texte en hiéroglyphes. Savent-ils les déchiffrer ? « Les lire, oui » répond Philippe Brissaud, « non pas déchiffrer, c’est fait depuis longtemps. » Il est comme le plus jovial des enseignants.
    Une série de photos anciennes, retouchées numériquement, montre les fouilles des années vingt et trente. De 900 ouvriers on est descendu à une quinzaine à présent, avec l’équipe de dix personnes. « Avant, les femmes portaient les charges, maintenant on utilise des brouettes. »
    La plupart des photos modernes en couleur, à la fois informatives et élégantes, ont été prises sur le site par Christelle Desbordes : « Nous y allons pour deux mois chaque fois, le reste du temps étant consacrés au traitement des données. »
    Le troisième égyptologue ? C’est Dominique Roussel, directeur du musée, qui a travaillé à Tanis, et qui terminait son doctorat sur le sujet en arrivant à Soissons.

L’équipe Brissaud-Desbordes a obtenu l’autorisation de lancer les travaux sur un nouveau site inexploré, à Dibgou. Le gouvernement égyptien exigeant la participation d’un musée comme référent pour la mission, ce sera le musée de Soissons qui la parrainera.