23/05/2014

Trois artistes pop à l’Arsenal

« Ils voyagent tellement, avec des expositions partout, qu’il est difficile de les réunir. » Dominique Roussel, directeur du musée de Soissons, explique pourquoi la rencontre entre les trois artistes Erro, Deleval et Speedy Graphito, la presse et les guides n’a lieu qu’une heure avant le vernissage. Et encore : dispersé sur les deux niveaux de l’Arsenal, il faut encore rassembler le trio remuant, entouré de photographes et galeristes : Erro, monument islandais du « pop art » à 82 ans, Jean-Jacques Deleval, venu de Bruxelles si ce n’est pas de Formentera, et Speedy Graphito, le plus jeune, avec sa coiffure genre Tintin.
Erro entre Jean-Jacques Deleval et Speedy Graphito,
 assis devant trois de ses tableaux.
    Tout l’espace avait été proposé à Erro, mais il a préféré le partager avec deux artistes amis. Ainsi, la « figuration narrative » s’empare de l’Arsenal de haut en bas. Chacun a sa manière s’approprie les images de bande dessinée et de publicité pour en faire un œuvre complexe. Les couleurs vives, le trait fort, les corps d’une volupté peu subtile, les visages qui expriment une émotion primaire : ils deviennent composants de tableaux complexes.
    A partir de collages, Erro peint des toiles urgentes et ironiques au contenu foisonnant, pleines d’échos de Picasso et Botero entre autres, à côté de personnages de bande dessinée.
    Deleval utilise des techniques d’impression pour mêler des citations classiques, telle la chapelle Sixtine, à Mickey et Betty Boop, deux cultures qui entrent en collision.
    Speedy Graphito a construit sa cabane de graphiste sur place. Pur « street artist », artiste de rue ? « J’ai fait une formation classique, mais les galeries ne s’intéressaient guère à un artiste abstrait de plus. J’ai donc commencé à peindre dans la rue, sur les murs. » Des commandes ? Son œil est malicieux :      « Pas du tout, je peignais là où je pouvais. »
L'Union

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