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Eric Goulouzelle vêtu des attributs du roi. |
« VO » n’a pas peur d’ausculter les abîmes de l’esprit et du cœur humains. Cette fois, c’est « Savez-vous que je peux aimer et tuer en même temps ? » qui va le plus loin. Deux monologues, d’une femme qui coupe des sexes d’homme et les archive dans ses sacs en plastique, et d’un homme qui répète le rôle de « Richard le trois », en explorant sa propre soif d’exercer un pouvoir de vie et de mort.
Des monstres, donc, la monstruosité étant supposée correspondre à une complaisance pour les plus excessives formes de violence.
Abondance, femme mise aux abois par la vie, raconte ses rencontres et leur suite atroce – « le sang giclait » - sur un ton moins défensif que revendicatif.
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Sophie Matel ouvre un des sacs-fleurs. |
Richard tente d’imposer son pouvoir même sur le public. Une tirade féroce est suivie d’un regard en coin, et il demande
« C’était bien ? » Nous nous croyions au théâtre ? Eh bien non ! Et pourtant si !
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La meute de Richard |
Les deux textes sont verbeux et nécessairement très, très longs : les pervers et/ou affabulateurs mettent des tonnes de mots à s’expliquer, se justifier, voire dérailler. Sophie Matel et Eric Goulouzelle génèrent parfaitement le malaise qu’il faut.
Les effets visuels resteront dans la mémoire : elle qui ouvre sac après sac en forme de fleur pour exhiber ses prises ; lui qui émerge à la fin coiffé d’une haute couronne, et vêtu d’une traîne en plastique tachée de rouge, si longue qu’elle ne peut pas se dérouler sur la scène.
L'Union
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