« C’est un lougre » explique Paul Greenwood, « petit bateau de pêche de treize mètres. Il a cent dix ans et a travaillé comme sardinier jusqu’en 1976. »
Paul et sa femme Maggie se prêtent au jeu de l’entretien, sociables comme des navigateurs, friands de rencontres à chaque escale. Ils viennent du port de Looe aux Cornouailles anglaises, ce pied qui démarque Manche et Océan. Maggie indique leur drapeau, croix blanche sur fond noir. « Les Cornouaillais ont été reconnus « minorité nationale » par l’UE, et nous avons notre drapeau, la croix de Saint Piran. »
Ils feront remonter les mâts à Honfleur et partiront en mer. Sur un lougre, un coin de la voile « aurique » - le mot fait penser à une oreille – dépasse le mât, lui conférant son aspect particulier.
Paul et Maggie Greenwood montrent le drapeau de Saint Piran. |
Greenwood n’est pas un nom du pays. « Mon grand-père y est venu vers 1920. » Maggie, née en Irlande, avait un magasin à Looe. Un second mariage pour chacun, et voilà un équipage !
« J’ai travaillé sur un sardinier à seize ans et jusqu’en 1990 » raconte Paul. Puis ils se sont recyclés dans le charter touristique. Un travail aussi dur que la pêche ? » Paul rit. « C’était être en vacances tout en étant payés ! » Ils ont eu un bateau plus grand, mais ont repris le « Erin » en partant à la retraite.
Paul est président de l’association de lougres cornouaillais, qui tient une régate biennale, et a écrit deux livres sur la vie à bord. Le lougre est certes un bateau modeste, mais sa résonance maritime et historique est bien maintenue.
L'Union
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