Didier
Lhotte, directeur de l’ensemble Contrerond, a fait venir deux autres
formations, pour un spectacle devant une salle où les avertis, les
connaisseurs, ont su encourager les artistes.
D’abord,
les participants aux ateliers de danse des Chants et Danses présentent leur
travail, qui va chercher jusqu’au Maghreb et à l’Espagne des danses pour
enrichir le répertoire. Ils sont suivis par le groupe Chestnut et son spectacle
dirigé et chorégraphié par Cécile Laye, qui évoque, en danse et en textes, une
autre tradition, funeste celle‑là : la peste. En 1665, les gens de Londres
persistent à danser au milieu des ravages ; la sensualité conteste la
mort.
Contrerond
éblouit par un ensemble de danses dont les noms mêmes, « Pas d’été »,
« Matelotte », « Fricassée », font plaisir à lire dans le
programme. Parmi les jeunes danseurs Yves Duparfait qui, voyant un spectacle à
cinq ans, avait dit « Un jour ce sera moi là‑haut , danse à
vingt ans avec un grand sourire, non pas de circonstance, mais de plaisir.
Le troisième
groupe, Crédanse, creuse les subtilités de la « bourrée » et, pour
finir, les trois ensembles se rejoignent pour une bourrée générale, mise en
place seulement quelques minutes avant le début du spectacle.
Dans ces
mouvements, les corps qui s’approchent, s’éloignent, tournoient, les mains qui
touchent, même les partenaires qui se succèdent, tout évoque les jeux de la séduction.
La retenue qu’imposait l’époque ne fait qu’augmenter les appétits.
Ces danses
demandent de l’agilité, une longue pratique, des prouesses corporelles. Mais
cela reste du domaine du populaire, c'est-à-dire à la portée de ceux qui
veulent bien faire l’effort d’apprendre. Longtemps elles offraient à chacun la
possibilité en société de s’attirer l’attention, et les attentions, par une
activité dans laquelle le rang, la richesse, le pouvoir, la beauté,
l’intelligence comptaient moins que la grâce physique.
Les ateliers et cours des Chants et Danses de France sont ouverts aux
amateurs, nouveaux ou expérimentés.
L'Union
Sur les photos : Les danseurs de Contrerond attendent leur tout sur scène
Cécil Laye chorégraphe "La grande peste de Londres de 1665."
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