Broslavinia,
qui se situerait entre les Carpates et la Slovénie du Sud, là où les cours de
géographie s’arrêtent, n’est connue par le grand public que pour ses bestioles,
aussi célèbres que le panda chinois, aussi géantes.
Quatre spécimens ont accueilli les spectateurs des Voies
Off. Mi‑autruches, mi‑arbustes, ils ont déambulé à l’aise dans le parc de
Septmonts, convaincus sans doute que le donjon est un de leurs mythiques
ancêtres, pétrifié sur place.
Igkor, Totor, Tator et Irma montrent une grande
délicatesse, empreinte de timidité, dans leurs contacts avec les gens,
s’approchant, se laissant approcher, mais sans jamais s’imposer. Parfois, ils
s’éloignent gracieusement, et doivent être rappelés à leur tâche.
Le pâtre, qui leur applique sa douce discipline, parle
anglais aux spectateurs et Broslavinien à ses charges, langue italo‑slave
(« avec un tout petit peu d’espagnol »). Lui n’est pas timide
pour deux « drats » (sous), et anime l’événement avec adresse et
spontanéité. « Ils sont tous différents » remarque quelqu’un.
« Vous aussi, you are all different » insiste‑t‑il.
Broslavinia existe‑t‑elle vraiment ? Au moins
autant que ces créatures – sinon, d’où seraient‑elles venues ? C’est le
Théâtre en Kit de Nancy qui les a emmenées de leurs forêts sombres. Quand on
pense qu’elles ont commencé toutes petites, marionnettes pour enfants, avant de
grandir, grandir, et commencer à marcher toutes seules !
L’Union
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