Qui ne s’est pas attendri devant un enfant qui joue, sa
boîte d’allumettes camion, le caillou qui devient alpiniste et grimpe sur une
marche d’escalier ? Jeune, qui ne s’est pas pâmé devant l’amour absolu des
amants de Vérone, surtout intensifié par la musique de Prokofiev ? Le
spectacle présenté par le Théâtre Mu de Lyon, dans la salle du château de
Septmonts, mixe l’un à l’autre devant un public confidentiel (il fallait être
près pour voir). Dans cette version créée par Ivan Pommet, les personnages sont
de minuscules marionnettes faites de bouchons de champagne. L’acteur Mathieu de
Chabalier, habillé et ganté de noir, les déplace avec les doigts, amène les
accessoires (dont nécessairement le balcon de Juliette), dit les dialogues,
réduits plutôt à des exclamations, cris et grognements. Les spectateurs du
premier rang y sont acquis aussitôt, alors que c’est le visage innocent du
manipulateur, trop innocent pour être vrai, qui en fait une joie pour les
adultes derrière.
L'Union
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires seront vus avant d'être affichés.