Les géants
se bousculent dans l’histoire de la littérature anglaise, mais ils sont moins
nombreux sur le chemin de la musique. L’Ensemble Instrumental et Vocal de
l’IUFM de Laon a permis à l’un d’eux, Henry Purcell, compositeur du 17e
siècle, de se faire entendre dans la Chapelle Saint Charles.
Six instituteurs et institutrices, deux futures
institutrices et un professeur de musique à l’IUFM, Philippe Speller, se
partagent le chant et les instruments dans cet ensemble : des flûtes à bec
de toutes tailles, du sopranino, modèle réduit de la flûte des cartables
d’école primaire, à la sous‑basse, étrange colonne sur socle qui fait penser à
un alambic ; une viole de gambe, cousin du violoncelle au son plus léger
et qui, au lieu de se reposer sur une tige, est tenue par les jambes (comme son
nom l’indique !) ; et un clavecin pour lier le tout.
Viole de gambe |
Le programme présente des
extraits de deux opéras de Purcell, tous deux prenant leur origine dans des
pièces de Shakespeare, « The Tempest » et « The Fairy
Queen » (adaptation du « Songe d’une nuit d’Eté »).
Une telle musique aurait été considérée bien triviale en
son temps dans cette chapelle du Grand Séminaire de Soissons. L’association qui
s’occupe énergiquement de la sauvegarde de ce monument historique, déconsacré
en 1905, devenu un temps débarras de l’établissement scolaire attenant, et dont
la restauration avance par étapes, espère l’utiliser pour des concerts de
musique ancienne. Les boiseries avec leurs dorures feuillues et les faux marbres
peints, le sol carrelé et le plafond qui plane loin au‑dessus forment un cadre
dans lequel cette musique se trouverait comme chez elle.
Les instrumentistes et
chanteurs de Laon donnent une lecture tout en retenue de ces partitions de
Purcell, déjà corsetées par les conventions musicales. Rien chez ce compositeur
n’évoque cependant la circonspection : après tout, même le corset, loin de
cacher, peut accentuer la volupté.
L’Union
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