27/07/2005

Ecrire sur l'eau

Un atelier d’écriture sur le thème de l’« Eau » fait partie d’Estivales, le programme d'activités d'été de la Ville.

Le reflet des maisons de Saint Waast, flouté par la surface mouvante de l’Aisne, fait un arrière‑plan opportun pour cet atelier à la Halte Fluviale.
S’agirait‑il d’aligner de bien sages phrases, ou ciseler des alexandrins, en faisant attention au vocabulaire, à la syntaxe, à la grammaire, et surtout, surtout à l’orthographe ? Ce serait compter sans l’animatrice Jeannine Haibe, qui a déjà l’art, dans ses ateliers « Virgules », de communiquer sa gourmandise des mots.
Elle invite les onze écrivains, enfants et adultes, à sauter tout habillés dans la rivière du langage, et en rapporter ce qu’ils y trouvent, à la surface ou enfoui au fond. L’échauffement – les muscles de l’esprit en ont autant besoin que ceux des cuisses – consiste à mettre en commun les expressions autour de l’eau, comme elles viennent, s’enchaînent, s’entrechoquent – et s’associent, même de loin. « A l’eau ! » : a côté de l’homme tombé du pont Jeannine entend un autre, portable collé à l’oreille et qui dit « Allo ? ». Ainsi, le raisonnable prend un coup, l’imagination sort découverte, et les participants deviennent imprudents, comme il le faut.
Ils écrivent ensuite un texte, deux textes, à lire au groupe. Les réactions sont unanimement positives (les moins de douze ans se font applaudir), face non pas tant à la qualité littéraire, qu’au cran de celui qui soulève un coin de son rideau et se laisse voir.
Une participante, dont c’est la première expérience d’un tel atelier, admet avoir trouvé la lecture publique redoutable. « Mais je crois qu’à l’avenir, quand j’aurai envie de noter mes impressions, ou d’écrire à quelqu’un, je pourrai le faire sans tant d’hésitation. » Se jeter à l’eau, ça s’appelle.
L’Union
 Entre l'Aisne et l'eau de source, Maxime Dechamps trouve son inspiration.

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