Un atelier d’écriture sur le
thème de l’« Eau » fait partie d’Estivales, le programme d'activités d'été de la Ville.
Le
reflet des maisons de Saint Waast, flouté par la surface mouvante de l’Aisne,
fait un arrière‑plan opportun pour cet atelier à la Halte Fluviale.
S’agirait‑il
d’aligner de bien sages phrases, ou ciseler des alexandrins, en faisant
attention au vocabulaire, à la syntaxe, à la grammaire, et surtout, surtout à
l’orthographe ? Ce serait compter sans l’animatrice Jeannine Haibe, qui a
déjà l’art, dans ses ateliers « Virgules », de communiquer sa
gourmandise des mots.
Elle
invite les onze écrivains, enfants et adultes, à sauter tout habillés dans la
rivière du langage, et en rapporter ce qu’ils y trouvent, à la surface ou enfoui
au fond. L’échauffement – les muscles de l’esprit en ont autant besoin que ceux
des cuisses – consiste à mettre en commun les expressions autour de l’eau,
comme elles viennent, s’enchaînent, s’entrechoquent – et s’associent, même de
loin. « A l’eau ! » : a côté de l’homme tombé du pont
Jeannine entend un autre, portable collé à l’oreille et qui dit « Allo ? ».
Ainsi, le raisonnable prend un coup, l’imagination sort découverte, et les
participants deviennent imprudents, comme il le faut.
Ils
écrivent ensuite un texte, deux textes, à lire au groupe. Les réactions sont
unanimement positives (les moins de douze ans se font applaudir), face non pas
tant à la qualité littéraire, qu’au cran de celui qui soulève un coin de son
rideau et se laisse voir.
Une
participante, dont c’est la première expérience d’un tel atelier, admet avoir
trouvé la lecture publique redoutable. « Mais je crois qu’à l’avenir,
quand j’aurai envie de noter mes impressions, ou d’écrire à quelqu’un, je
pourrai le faire sans tant d’hésitation. » Se jeter à l’eau, ça s’appelle.
L’Union
Entre l'Aisne et l'eau de source, Maxime Dechamps trouve son inspiration.
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