22/07/2005

La cavalerie de Meaux effeuille la marguerite


Sans survoler un continent, ni passer au‑dessus ou en‑dessous de la Manche, ni consommer de l’autoroute sans modération, les treize cavalières et le cavalier du Club Hippique de Meaux peuvent être considérés comme venus de loin. N’ont‑ils pas fait voyager jusqu’à Nampteuil‑sous‑Muret leurs quatorze montures dans une semi‑remorque ?
Malgré la proximité de l’Aisne et de la Seine‑et‑Marne, les deux adultes et douze jeunes du groupe, plus un intendant bénévole, trouvent que les sorties sont très différentes. Avec soixante mille habitants, Meaux impose un cadre urbain, alors qu’ici la ruralité prédomine, petits villages éparpillés dans les champs et les bois « Les gens sont respectueux des chevaux, disent toujours bonjour, les vélos nous laissent passer, les tracteurs se rangent. »
Nadine Chabaut, monitrice du groupe, a choisi le gîte de La Berque après avoir vu sur Internet le propriétaire, Sylvain Philbert, derrière un cheval de trait. « Ca c’est le bon endroit pour nous, je me suis dit ! Et en fait, sans Sylvain nous n’aurions jamais connu les bonnes promenades à faire. »
Les études littéraires de Nadine devaient l’amener au professorat, mais son amour de la campagne a été trop fort et elle est devenue guide de tourisme équestre. « Non, je ne faisais pas de cheval quand j’étais enfant. » Avec Isabelle Sauco, elle veille sur Coralie, Margaux, Ornella, Sarah, Mathilde, Elodie, Manon, Jeanne, Pauline, Anne, Marie et le serein et chanceux Quentin. Philippe, cavalier lui‑même, est aux fourneaux.
Le club a déjà fait des randonnées « itinérantes », où le groupe part le matin avec selles et bagages, et passe chaque nuit dans un endroit différent. Cette année, il regagne La Berque le soir, après la sortie. Dans le vocabulaire équestre, cela s’appelle « une randonnée en marguerite ». Le terme « cavalerie » est employé, sans consonance militaire, pour désigner le groupe de chevaux, « plutôt des doubles poneys, dépassant 1m48 au garrot ».
Autour de la table, tous les jeunes, âgés de onze à seize ans, chacun avec sa personnalité, montrent une assurance qui ne devient jamais insolence, alors qu’ils répondent aux questions. La fréquentation de chevaux est une bonne école de savoir‑vivre. Les dimensions du cheval dépassant toujours celles du cavalier, il doit apprendre à exercer son autorité sur sa monture par l’intelligence et la prévoyance – « il faut, par exemple, anticiper une éventuelle appréhension de son cheval, en traversant un petit pont à planches » ‑ non pas par la brutalité ni même par la force. Voir les jeunes rentrer sous la pluie, chacun à pied et en tenant ses rênes, confirme la considération qu’ils montrent pour leurs chevaux.
L’Union

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