L’Europe ne se construit pas seulement derrière les façades vitrées de
Bruxelles, de Luxembourg et de Strasbourg, par des hommes politiques qui
descendent de leurs berlines, le sourire d’autant plus large qu’ils
s’acharneront ensuite à tirer la couverture vers leurs intérêts nationaux. Le
colloque franco‑allemand tenu à Oulchy le Château constitue une autre approche.
Dans la multitude d’événements sportifs, culturels, universitaires et
professionnels, les jumelages nourrissent un composant vital de l’unification,
les rencontres entre les peuples sans autre but que la sociabilité. Ce débat
coïncide avec la visite d’un groupe d’Allemands de Grasleben, canton jumelé
avec le canton d’Oulchy. Dans la salle polyvalente, la plupart des participants,
français comme allemands, se connaissent, fruit des longs efforts des équipes
ici et là‑bas.
Denis Lefèvre d'Oulchy |
Un plateau d’experts franco‑allemands (voir
l’Union du 6 octobre) a débattu en trois temps : l’actualité des élections
allemandes et du référendum français, l’économie des deux pays, leur vision de
l’avenir de l’unification européenne, devenue un énorme enjeu politique, social
et commercial. Denis Lefèvre, écrivain, journaliste, président du comité de
jumelage – et habitant d’Oulchy – a guidé les débats. Vieilles connaissances,
le maire d’Oulchy et le bourgmestre de Grasleben ont pris la parole.
Plus que son contenu, c’est la tenue même de ce
colloque, et l’intérêt qu’il a suscité, qui prouvent la vigueur de la
coopération aux racines de l’Europe. Les interventions, en français ou en
allemand, ont été traduites sans formalité. Ce jumelage des langues est un
signe frappant du chemin parcouru. Entendre parler l’allemand à Oulchy comme
s’il était chez lui plairait aux résistants français et allemands qui ont les
premiers rêvé l’union de l’Europe.
L’Union
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