01/12/2006

Les soufis à Belleu : un intense recueillement


Un grand tapis oriental couvre l’emplacement habituel de l’autel dans l’église de Belleu. Autour de ce tapis, une vingtaine d’hommes et de femmes habillés de djellabas blanc ou ivoire, agenouillés ou assis en tailleur. Sur le mur du fond, le sacré cœur aux rayons dorés. Le chœur de la confrérie soufie d’Alawiyya est venu de la région parisienne y donner un récital de chants sacrés de l’Islam. Au premier rang de l’assistance, le curé de la paroisse. Derrière lui, une assemblée mixte de chrétiens, musulmans – et mélomanes.
Le soufisme est la voie mystique par laquelle les fidèles cherchent, non pas à suivre une doctrine, mais à saisir la réalité divine même. Les chants, a priori étrangers aux oreilles européennes, en fait rappellent par moments le chant grégorien ; à d’autres, lorsqu’une voix de femme fait de hautes pirouettes, au dessus du nom « Allah » répété par les autres choristes, il y a comme une résonance de certaines chansons irlandaises.
Alors, un concert qu’on écoute, ou un rite auquel on participe ? La même question peut se poser pour une messe de Bach jouée dans une salle de concert. Ici, c’est l’intense recueillement des choristes qui en fait un acte de dévotion. Comme à la messe, quelques voix dans l’église se joignent au chœur.
Pour le directeur du chœur, Bentabet Sahli, l’événement montre « l’unicité de l’être dans la multiplicité des individus », preuve que l’esprit avance sur un seul chemin : seul le moyen de locomotion diffère.
L’Union

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.