Michael Leeb et sa fille Fanny. |
Michel Leeb apparaît devant les rideaux de scène au Mail,
salue la salle bondée, et commence à jouer plusieurs instruments – qui n’y sont
pas. Il fait les gestes, et la musique remplit tout l’espace. Il accorde sa
contrebasse, avec un couinement à faire grincer les dents. Après un feu
d’artifices au non-piano, les rideaux s’ouvrent, et voilà ses trois musiciens
en pleine action. C’est simple, mais les spectateurs se savent tout de suite
dans de bonnes mains, qui ne les laisseront pas tomber dans des approximations.
Il chante du swing avec une voix de velours; il joue du
jazz au piano ; il imite Chirac hésitant résolument sur ses adieux à la
politique ; il fait venir des spectateurs pour jouer une histoire sombre
et hilarante de mari et d’amant. Et il se raconte, faisant rire la salle comme
on ferait crépiter un feu de joie. Compliquant les choses, il chantonne le
standard « Moonlight in Vermont », suivi de sa très personnelle
traduction : « Clair de lune dans le Vermouth ».
Les pitreries font partie de son
fonds de commerce. Il leur évite de devenir agaçantes par la maîtrise d’acier
exercée sur chaque mot, mouvement, grimace.
Comme cadeau pour Soissons, il a
fait venir sur scène sa fille de vingt ans, Fanny, chanter un duo. « Je rejoins la tournée dans des villes
pas trop loin de Paris, où je fais mes études » explique-t-elle
après la représentation.
Tout dans ce spectacle est rôdé,
mais rien n’est mécanique : le flux ininterrompu d’énergie déployée par
Michel Leeb est sa garantie de fraîcheur.
L’Union
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