Trois ans après sa création, le spectacle musical « Rue
St Vincent » de Didier Viéville revient au Petit Bouffon pour quelques représentations,
nous remettant sur cette voie montmartroise où les passants vivent leurs
amours, joies, tristesses et malheurs.
Karine
Zélia, à la voix claire et fine qui fait penser à Mireille, chante des airs des
années 30 et 40. Autour d’elle, Laurent Colin et Mélanie Izydorczak, sans
parole, esquissent les évènements que racontent les chansons. Bernard Caudroy à
l’orgue de Barbarie et Christophe Quin au piano mettent l’action en musique. Tous
pourraient même se passer du système sonore qui, en uniformisant les volumes,
donne parfois une impression de play-back.
« Mon légionnaire », « Qu’est
qu’on attend pour être heureux ? », « Comme de bien
entendu » (reprise en chœur par la salle), évoquent un monde où la
sentimentalité est érigée en valeur sûre mais où la sensualité s’agrippe aux
corps, où les illusions à peine nées sont déjà balayées, et où la joie de vivre
survit aux naufrages affectifs. Tout dans un langage coloré, fait de constants
clins d’œil de vocabulaire.
L’actualité
de l’époque, politique, militaire, économique, fait irruption sur un écran au
fond de la scène (le nazisme, le Front populaire, le Normandie, la traction
avant).
Pourquoi
la rue St Vincent ? Eh bien, parce que tout commence par l’histoire d’une
fille et de son Jules, qui « voyant qu'elle marchait pantre, d'un coup
d'surin lui troua l'ventre, rue Saint-Vincent ».
L’Union
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