C’était la fin de la saison 2006-7 au Mail, et tous les boutons de
commande, son, lumière et dynamisme, ont été réglés au niveau maximal pour
Stéphane Sanseverino, en concert avec
ses douze musiciens.
Un commentateur sur Internet, avec le sens de la formule, l’appelle « le slammer du swing ». Ses
textes sont denses, élaborés, débités avec précipitation, et volontiers
provocateurs, mais accompagnés sur scène par sa musique qui prend la priorité
sur les mots, pour créer un spectacle jubilatoire.
Sanseverino avait débuté dans le jazz manouche, mais a élargi ensuite
son offre jusqu’au « big band » plein de cuivres pour corser le son.
Le swing, musique à quatre temps qui exploite toutes les ressources des musiciens,
ensemble et en riff, est irrésistible de rythme pour les auditeurs, et cela se
voyait – le mot ne veut-il pas dire « balancement » en anglais ?
L’énergie généreuse des musiciens a mis souvent debout les spectateurs, pas
tous des jeunes, pour mieux participer à la fête.
Des images émergent, de films avec l’orchestre de Basie ou Ellington, ou
d’un campement gitan lorsque Sanseverino, assis avec un petit groupe (« Comme
vous êtes assis » dit-il à la salle), a fait penser à Django Reinhardt
et ses camarades.
Une autre image fugitive venait de l’encombrement de la scène, instruments,
micros, chaises, pupitres, caissons de retour : la saison se termine, et
il faut bien que les bagages soient faits, que tous les saltimbanques qui ont
occupé le théâtre reprennent leur route.
L’Union
Sanseverino
en robe noire étincelante pour une de ses chansons – la provocation comme
stratégie de scène.
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