18/03/2008

Pendant les travaux : Saint Charles

Par ses dimensions et ses proportions, la chapelle Saint Charles, même désaffectée, garde un air ecclésiastique. Mais, dépourvue de ses parures et insignes, et avec son petit balcon intérieur au dessus de l’entrée, elle fait penser plutôt à un temple protestant.
Depuis plusieurs années, elle sert de salle pour des événements artistiques, surtout musicaux. Intime et spacieuse, avec son estrade intégrée que démarquent les marches au fond, elle accueille confortablement de petits ensembles et spectacles – mais on y a même vu le Cercle musical avec ses nombreux instrumentistes.
Monique Judas-Urschel, présidente de l’association de sauvegarde, raconte l’histoire de la chapelle. Survivant miraculeusement à la destruction en 1914 du Grand séminaire dont elle faisait partie, elle est devenue salle des fêtes du collège construit à sa place. Petit à petit elle est abandonnée, servant enfin de débarras jusqu’à sa redécouverte par Monique Judas, enseignante dans l’établissement, et ses élèves. Prise en charge par la Ville lorsque le Lycée de jeunes filles passe à la Région, vidée et nettoyée pour abriter des concerts, fermée longuement pour des raisons de sécurité après la tempête de 1996, puis rouverte, elle est actuellement en travaux.
Il manquait notamment des vestiaires et des toilettes, à placer dans une petite cour et dans la chapelle latérale dite « de l’évêque ». D’abord, la pierre devait être remise en état. L’entreprise de restauration François de Ressons-le-Long est intervenue pour sécuriser et mettre les locaux aux normes dimensionnelles. Elle a dégagé deux hautes ouvertures murées, qui seront munies de vitraux pour éclairer le vestiaire. De profondes fissures murales ont été comblées, un linteau est refait avec la pierre locale et une corniche extérieure restaurée. A vingt-quatre ans Benjamin Dubois, neveu du patron, avec un BTS Bâtiment de l’école BTP très cotée de Vincennes, a appris et applique les techniques anciennes qui conviennent à un ouvrage classé monument historique. Tout le jointoiement est fait avec de la chaux, sans ciment. La pierre neuve vient de la Carrière l’Evêque de Noyant.
Charpente, couverture, plomberie, électricité, les différents corps d’état vont se succéder. Le rythme sera soutenu car, insiste Monique Judas, qui suit journellement l’avancement, les travaux doivent se terminer en avril.. Les mélomanes retrouveront leur salle en mai – avec le confort en plus.
L’Union

Benjamin Dubois, 24 ans, répare les pierres de la « chapelle de l’évêque ».


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