Alors qu’un flûtiste peut
ranger son instrument dans sa serviette pour aller jouer, et qu’un batteur à
besoin d’une camionnette, un organiste ne peut prendre avec lui que ses
partitions. Pour répéter le récital qu’elle jouera dimanche prochain sur les
orgues de la cathédrale de Soissons, Elodie Raimond, arrivée le matin, a dû
vérifier qu’aucun office n’était programmé, puis est allée chercher les clefs
de la tribune, où elle s’est enfermée pendant des heures.
Elodie
est née près de Chalons en Champagne, dans un village où, encouragée par sa
mère et sa tante, organistes amateurs, elle a joué sa première messe à dix ans.
« Mes jambes étaient trop courtes pour arriver au pédalier. »
Pianiste d’abord, elle a été incitée ensuite par un professeur au Conservatoire
de Reims à étudier l’orgue au Conservatoire national supérieur de Paris. Elle y
a obtenu son diplôme en mai dernier, et Vincent Dubois, titulaire des orgues de
Soissons, lui a demandé de le remplacer plusieurs fois pendant l’été. Par
ailleurs, elle donnera le dernier récital du cycle estival ce dimanche 26 août,
à 17 heures.
A
côté de Bach, Liszt et Tournemire, l’œuvre principal sera de Julius Reubke,
compositeur du 19e siècle. Il dure vingt minutes et, sans le
combinateur électronique de l’orgue, qui permet d’enregistrer les combinaisons
de jeux d’orgues, elle aurait besoin de deux personnes pour l’aider à les
manipuler.
Comme
d’autres organistes, Elodie Raimond a de l’aplomb. Il en faut sans doute, et de
l’audace, pour remplir de musique tout le volume intérieur d’une vaste
cathédrale.
L’Union
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires seront vus avant d'être affichés.