Mercedes Ruiz, une force de la nature féminine. |
La provenance même du mot
« flamenco » est obscure : vient-il de l’arabe
« felah-mengue » (paysan errant), or de « flamand »
(origine supposée des gitans) ? Le flamenco a ses racines dans les cultures
populaires arabe, andalouse, juive et gitane, et n’a que récemment intéressé
les historiens de la danse.
« Junca »,
le spectacle de Mercedes Ruiz, reflète ces origines multiples. La danseuse, dont
la troupe a commencé à Soissons sa tournée en France, s’attache à présenter le flamenco
authentique, en chant, musique et danse, de sa ville natale de Jerez.
Les
chants, avec leurs échos d’ululation, allant du strident au plaintif, sont le
décor sonore des danses.
Souriante dans les loges. |
Dans
chaque pas, chaque geste, dont l’enchaînement n’est jamais prévisible, Mercedes
Ruiz illustre la féminité. Mais ce n’est pas celle, soumise, des danses
gracieuses d’une salle de bal : la femme ici impose sa grâce, qui devient
une preuve de sa force. Pour une danseuse de flamenco, la séduction est non pas
une supplique, mais une exigence. Les faveurs d’une telle femme se gagneraient,
non pas par bonheur, mais en la mettant en face d’une force et d’une grâce
équivalentes, mais viriles. Le seul regret est de ne pas voir cette confrontation,
en l’absence de danseurs masculins.
Trop
ibérique, trop méditerranéen, trop rigoureux pour un public du Nord ? La
salle a vite montré, à chaque pause dans ce spectacle soutenu, son
enthousiasme.
Dans
les coulisses, et après avoir subjugué son public, cette force de la nature féminine
paraît plus jeune que sur scène, avec un doux sourire. Le flamenco, comme
l’amour, est un jeu dans lequel chacun prend son rôle.
L’Union
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