20/02/2009

Toute une bibliothèque dans un seul livre

D’abord, le titre de « Bible » est une erreur, commise lorsque le mot grec « Biblia », qui signifie « livres » au pluriel, devient féminin singulier en latin. Car la Bible est plutôt une bibliothèque, de légendes, histoires, poèmes, lettres et prophéties.
Michèle Deharvengt fréquente cette bibliothèque depuis l’enfance. « J’ai toujours eu une Bible. Je ne comprenais pas tout, mais je savais que ce serait pour plus tard. » C’est une familiarité habituelle dans le protestantisme, que Michèle tient de sa mère alsacienne.
Autour du salon où elle me reçoit, les jardins semblent n’attendre que la permission d’entrer par les grandes fenêtres de cette maison, conçue par son mari Michel, architecte. Elle accepte de parler d’elle-même, pour coïncider avec l’exposition à la bibliothèque de Soissons, sur laquelle elle a longuement travaillé.
Née à Paris, elle fait sa scolarité en province – « Un curé à prévenu les enfants du catéchèse de ne pas jouer avec moi, la Protestante » – puis rentre à la capitale pour étudier à l’Ecole normale supérieure de Cachan. « La chimie était ma passion. » Elle va jusqu’à l’agrégation, devient professeur en Maths Sup. En 1967 le couple arrive à Soissons, où Michel ouvre un cabinet. Un an à Nerval, quelques années pour élever leurs trois filles, et elle se retrouve professeur de Terminale au Lycée Vinci. Et la discipline, alors qu’elle ne pouvait guère impressionner physiquement ses élèves ? « Ils pouvaient me prendre sous le bras. Mais j’étais clair : nous travaillerions ensemble, c’est tout. J’ai été un professeur heureux. » Elle prend sa retraite en 1998.
Le succès d’une exposition biblique de 1999, initiative commune catholique, réformée et baptiste, mène l’association « Bible en Soissonnais » à préparer une exposition itinérante à destination des écoles. La Bible y est vue comme un patrimoine de l’humanité, en évitant tout prosélytisme - une condition de cette entreprise œcuménique. Michèle participe activement à l’étude et la préparation d’une série de panneaux explicatifs. Numérisés par la société Créatec, ils sont prêts pour une longue tournée éducative.
Et l’aspect religieux ? « Après, c’est à chacun d’y voir un prolongement spirituel pour lui. » Elle traduit ainsi la position protestante, selon laquelle la relation à Dieu vient d’un choix individuel, un face à face sans intermédiaire.
L’Union

1 commentaire:

  1. A la recherche des bons mots.
    Voilà bien longtemps que je ne crois plus au hasard, et surtout après avoir passé plus de vingt années dans mes recherches de généalogie, là où se sont manifestées de bien curieuses coïncidences.

    Marié en 1969 à l'Eglise Saint Eugénie, nos deux premiers enfants sont nés à Soissons, dans cette ville où nous avions bien parcouru les nombreuses rues le coeur rempli d'espérance.

    J'ai fait le chemin inverse au votre puisque partis ensuite en région parisienne pour se créer une situation. Le protestantisme, je l'ai découvert auprès d'un collègue de travail avec qui j'ai partagé 18 années pendant lesquelles il m'a renforcé dans ma foi bien que je sois demeuré fidèle à mon baptême "catholique" .... et à son grand désespoir.

    Aujourd'hui à la retraite, j'ai gardé une profonde humilité en essayant de faire partager mes nombreuses convictions dans une liberté totale de culte. Comme vous l'écrivez si bien, c'est à chacun de nous de trouver son prolongement spirituel car Dieu ne nous juge pas sur nos actes mais sur ce que nous sommes au plus profond de nous-même.

    Après avoir vécu la galère auprès de familles qui ne se sont jamais entendues, j'ai recherché jusqu'à ce jour les faiblesses de l'individu dans son ensemble pour mieux cerner toutes les imperfections qui nous habitent ..... et elles sont fort nombreuses.

    Merci pour votre travail qui m'a permis de compléter l'un de mes billets.

    Vous pouvez aisément me retrouver sur Blogger.

    Cordialement Serge FIOCRET

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